Quand les théories du complot tuent

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Il y a 5 ans, le 29 janvier 2017, un terroriste assassinait froidement six personnes, alimenté par de la désinformation complotiste, consommé sur les réseaux sociaux ou auquel il a été exposé (inconsciemment ou non), dans les grands médias québécois. Des théories du complot comme le grand remplacement ou l’islamisation de la société, qui se retrouvent assez aisément sur Internet, mais sont aussi présentés, avec beaucoup de légèreté, dans les journaux ou à la télévision comme des faits. L’événement à lui-même été le point de départ de théories du complot. Par exemple, la thèse du second tireur musulman, amant secret du tireur québécois, qui aurait été caché par les autorités.

Malheureusement, depuis cette soirée fatidique, rien n’a évolué dans la province de Québec, au contraire. Richard Martineau écrit toujours dans le média le plus lu de la province, sans que ça choque personne; l’omni-chroniqueur, Mathieu Bock-Coté, peut se plaindre de la censure dont il est victime, jusque sur des plateaux de télévision français; la CAQ s’est fait élire, sur la promesse de mettre en place une loi ouvertement discriminatoire tout en bénéficiant d’un appui stalinien de la population et Éric Duhaime est chef d’un parti politique qui a le vent dans les voiles et qui a construit l’essentiel de son discours en s’appuyant sur des théories du complot entourant la pandémie de COVID-19.

Le tueur était gavé de propagande haineuse et croyait que les musulmans étaient instrumentalisés par les élites pour détruire la culture occidentale. Il en était arrivé à croire que les des immigrants allaient s’en prendre à sa famille. Paranoïa qui l’a poussée a assassiner des gens, sur la base de la religion qu’ils pratiquaient. Pourtant, ce sont des thèses qui soutenues par des gens comme Mathieu Bock-Coté et aucun journaliste ou commentateur n’ose remettre ça en question. Pire, il est traité comme un des grands intellectuels de sa génération et même le premier ministre de la province, François Legault, fait la promotion de ses écrits. Nous avons un gros problème de désinformation, au Québec et il serait important de commencer à en prendre conscience.

Nous nous souvenons de nos concitoyen, Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Azzedine Soufiane et Aboubaker Thabti, sacrifiés sur l’autel du sensationnalisme, de la désinformation et de la haine.

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